Cenotaph to 12 Riverford Road, Pollokshaw, Glasgow 2008
Dunepark
Homes & Graves & Gardens # 1
Homes & Graves & Gardens # 2
La grande allée du Château de Oiron
Le canard de Beaugrenelle
The Recovery of Discovery

Cenotaph to 12 Riverford Road, Pollokshaw, Glasgow 2008
2008
béton recyclé et fragments de bâtiments de lotissements détruits, ciment, acier
400 x 200 centimètres
pièce unique

Pour "Cenotaph to 12 Riverford Road, Pollockshaw, Glasgow 2014", Cyprien GAILLARD déplace jusqu'à la Hayward Gallery 15 tonnes de béton recyclé issu de la démolition de logements sociaux modernistes d'un quartier de Glasgow, détruits en prévision des Jeux du Commonwealth qui doivent s'y tenir en 2014, pour les transformer en obélisque. Le terme "cénotaphe" désigne un monument à quelqu'un ou à quelque chose dont les restes sont déposés ailleurs. Si cet obélisque est bien composée des fragments détruits du bâtiment qu'elle commémore, sans doute s'agit-il ici moins de rappeler un assemblage de béton, de brique et de verre qu'une histoire dévaluée et l'illusion d'une utopie architecturale.

Dunepark
2009
béton

Cyprien GAILLARD excave un bunker allemand enfoui dans une colline surplombant la plage de Scheveningen. Ce travail a débuté auparavant dans le cadre d'une transformation radicale du site, déplaçant des communautés et des industries pour faire place à de nouveaux ensembles de logements. Le projet de Cyprien GAILLARD commente de manière critique ce processus de gentrification et la manière dont l'achitecture "démodée" est enterrée ou cachée sous de nouvelles strates de développement urbain. Ce travail, intitulé "Dunepark" - traduction approximative évoquant le site - peut être envisagé comme la concrétisation de la Bunker archéologie développée par le théoricien culturel français Paul Virilio, dans son livre éponyme de 1975. Cyprien GAILLARD voit dans le processus physique d'excavation une forme de scuplture en négatif. Le bunker enterré s'est transformé en readymade. Avec l'aide de gros engins de terrassement et le bénévolat de membres de la Fondation-Musée Atlantikwall Scheveningen, Cyprien GAILLARD déterre cette forme massive dans toute sa gloire brutale, avant qu'elle soit de nouveau ensevelie.

Homes & Graves & Gardens # 1
2007
installation au Centre international de Vassivière

Les bâtiments conçus par l'architecte italien Aldo ROSSI pour abriter le Centre d'art et du paysage de l'île de Vassivière , implantés de façon assez autoritaire sur le site, sont traité par Cyprien GAILLARD comme les construction d'un parc aux ruines. Sur la longue façade du bâtiment principal sont dressés, comme après une tempête, plusieurs dizaines d'arbres coupés sur l'île pour l'occasion. Le jeu des masses, la poussé extérieure exercés par ces arbres brouillent la lecture de l'architecture, la mettent visuellement en péril, mais la révèlent aussi sous un nouveau jour, y inscrivant l'empreinte romantique du temps qui s'écoule.

Homes & Graves & Gardens # 2
2007
installation au Centre international de Vassivière

Le jour du vernissage de son exposition personnelle au Centre international d'art et du paysage de l'île de Vassivière un 14 Juillet, les traditionnels feux d'artifice sont tirés par Cyprien GAILLARD à l'intérieur du phare: le spectateur n'en peut faire l'expérience qu'à travers le bruit sourd puis, plus tard, les stigmates des explosions. Echo à la poussé extérieure exercée par les arbres sur l'autre bâtiment, la tension intérieure du feu d'artifice s'impose comme une expérimentation sans concession ni illusion. La qualité transitoire des feux d'artifice permet de mettre en évidence une histoire, une transformation et une dégradation à travers les traces résiduelles.

La grande allée du Château de Oiron
2008
béton concassé issu du recyclage d'une tour d'habitation d'Issy-les-Moulineaux

"La grande allée du Château de Oiron" est d'abord une installation permanente de Cyprien GAILLARD (né en 1980 à Paris, vit et travaille à Berlin), un élément du "parc aux ruines" que l'artiste a entrepris de réaliser de part le monde : ici, il a fait déverser des dizaines de tonnes de gravois hâchés menus, issus de la démolition d'une tour d'Issy-les-Moulineaux sur l'allée d'honneur du château Renaissance de Oiron (Deux-Sèvres). À la fois discrète et spectaculaire, l'intervention de l'artiste amène le visiteur à fouler au pied les débris de l'utopie moderniste pour accéder à un monument du patrimoine. "La grande allée du château de Oiron" est également le titre de la photographie qui documente cette intervention, reprenant les codes de l'école de photographie de Düsseldorf, tout en les poussant à leur stade ultime : monumentalité, cadrage frontal, absence de narration – impossible d'identifier la saison de l'année ou l'heure de la journée ; mais au lieu de montrer un arrogant immeuble moderniste, n'en subsiste plus qu'une pyramide de ruines.

Le canard de Beaugrenelle
2008
bronze, béton
200 x 150 centimètres
pièce unique

Installation à la Neue Nationalgalerie, Berlin, 5ème biennale de Berlin. Un imposant canard de bronze a été amené depuis Beaugrenelle, un quartier du 15ème arrondissement de Paris composé de blocs de tours en bordure de la Seine, jusqu'à la terrasse entourant la Neue Nationalgalerie à Berlin, témoignage de l'échec d'une communauté urbaine implanté dans le contexte architectural privilégié qu'est le plateau du musée. Faisant du canard un symbole et un symptôme des idéaux ruinés des projets d'habitat social des années 1960 et 1970, le geste de Cyprien GAILLARD commente amèrement les succès et les défaites des utopies de l'architecture moderniste.

The Recovery of Discovery
2011
72 000 bouteilles de bière "Efes"
425 x 1200 centimètres

À l'image du Grand Autel de Pergame transféré à Berlin, 72 000 bouteilles de bière de la marque Efes, dont le nom exploite la mythologie de l'ancienne cité grecque d'Éphèse, ont été transportées de Turquie jusqu'en Allemagne. Les packs contenant les bouteilles ont été empilés de façon à former une pyramide. Conçue pour que le visiteur grimpe sur les packs et consomme les bières, cette sculpture conduit inévitablement à sa propre destruction. Le geste barbare, qui consiste à extraire de leur site d'origine des éléments architecturaux afin de les amener à Berlin, renvoie à la fois à l'idée de déplacement et au colonialisme touristique.