Nick Darmstaedter, Brendan Lynch
26/04/2013 > 29/05/2013

Vernissage le 26/04/2013, de 19h à 21h

Pour leur première exposition à Paris, U Can't Say That Again Again, NICK DARMSTAEDTER (né en 1988 à Los Angeles, vit et travaille à New York City) et BRENDAN LYNCH (né en 1985 à Los Angeles, vit et travaille à New York City), deux artistes du Still House Group, présentent un ensemble de nouvelles œuvres, toutes liées, comme le suggère le titre, à des procédés d'appropriation.

Utilisant une iconographie inhérente à leurs parcours personnels, NICK DARMSTAEDTER et BRENDAN LYNCH retravaillent dans un premier temps les matériaux afin d'en faire surgir de nouvelles compositions. Les spectateurs se réapproprient par la suite ces œuvres en y associant leurs propres références personnelles et ressenti, prolongeant ainsi le processus créatif. Alors que le travail de NICK DARMSTAEDTER est emprunt de références marquées, BRENDAN LYNCH explore un vocabulaire plus abstrait.

Les deux artistes présentent ici une série de "peintures" toutes liées à des associations à la culture populaire, américaine en particulier. Les peintures d'aimants et de pièces de monnaie de NICK DARMSTAEDTER considèrent la question de la composition de l'œuvre à travers respectivement son processus de création et la couleur. L'imagerie présente dans ces deux séries est également marquée par une forte symbolique américaine : dans Rick Solomon, une accumulation d'aimants de réfrigérateurs, représentatifs de la génération de l'artiste, sur une plaque d'acier ; dans Diane et Chong, le profil d'Abraham LINCOLN présent sur les pièces d'un cent, dont l'empreinte recouvre l'ensemble de la toile – l'artiste utilise pour ce faire les anciennes pièces, en cuivre, retirées de la circulation car la valeur du métal qui les compose est désormais supérieure à leur valeur faciale.

Les collages lumineux de BRENDAN LYNCH masquent des sujets "américains" – une peinture de la rivière Hudson et une couverture du numéro Sports Illustrated Swimsuit – par des feuilles d'aluminium. Les images choisies par BRENDAN LYNCH ne font pas référence à des sujets précis mais plutôt à des archétypes de peinture de paysage et de représentations de sex-symbol, comme autant de souvenirs d'adolescence.

Deux œuvres de l'exposition ont été réalisées in situ : l'installation Rice Rocket de NICK DARMSTAEDTER, où une Mercedes trône sur une pile de sacs de riz, et le mural de cendres de cigarette It took time to see de BRENDAN LYNCH.
>em>Rice Rocket est un terme péjoratif et ironique décrivant des voitures japonaises qui ont été superficiellement modifiées afin de leur donner une fausse impression de haute performance. Ici DARMSTAEDTER a posé une Mercedes-Benz au sommet d'un tas de sacs de riz japonais très largement diffusé aux États-Unis – un acte considéré comme sacrilège au Japon. Ici, l'artiste re-contextualise ce symbole soulignant ses origines métissées et son double héritage : père allemand, mère japonaise. Alors que l'art "identitaire" et lié aux post-colonial studies tend à adopter un ton dénué d'humour et de second degré, NICK DARMSTAEDTER explore les capacités comiques des stéréotypes raciaux et joue avec les symboles de la culture populaire tels qu'ils peuvent être opposés à l'identité individuelle.

La peinture murale de BRENDAN LYNCH, un mélange de cendre et d'eau, exploite le potentiel de détritus de la vie contemporaine, dans une démarche tournant autour du processus : tout d'abord, la création de la matière, puis le geste de la composition.

Cecelia STUCKER