Haluk Akakçe, Wilfrid Almendra, Marc Bijl, Marco Boggio Sella, Piero Golia, James Hopkins, Jan Klimes
04/05/2007 > 07/07/2007

Vernissage le 03/05/2007, de 19h à 21h

L'exposition Space Oddity présente huit œuvres, par autant d'artistes, qui ont en commun un rapport singulier à l'espace dans lequel elles s'inscrivent. Elle emprûnte son titre au fameux single de David Bowie de 1969 – qui lui-même évoque celui du film 2001: A Space Odyssey, réalisé par Stanley Kubrick en 1968 –, qui narre les aventures du Major Tom, astronaute fictionnel perdu dans l'espace. L'exposition réunit donc des œuvres en volume, qu'elles soient des sculptures à proprement parler ou des pièces murales, qui imposent leur étrangeté dans l'espace – celui de la galerie cette fois. Représentatives d'une certaine tendance de la sculpture actuelle, elles flirtent avec la figuration ou s'y rattachent en apparence pour mieux en brouiller le sens. Souvent composées de matériaux hétéroclites, fréquemment issus du quotidien et customisés, elles empruntent leurs références à des registres divers qu'elles hybrident, mixant allégrement cultures savante et populaire, du monde pavillonnaire au minimalisme en passant par le rock ou la science fiction.

L'exposition s'ouvre sur Four Foot Red Cube Inserted in the Middle of a Garden Bench, littéralement un massif cube rouge encastré au milieu d'un banc de jardin, où PIERO GOLIA (né en 1974 à Naples ; vit et travaille à Los Angeles), par une intervention radicale dans son ampleur mais minimaliste dans sa forme, enlève à un objet sa fonction initiale tout en lui conférant un intérêt esthétique nouveau.

Reprenant le titre d'un single du groupe américain Eels, Novocaine for the Soul est une sculpture murale d'HALUK AKAKÇE (né en 1970 à Ankara ; vit et travaille à Londres), qui parvient à recréer, comme dans les animations vidéos par lesquelles il s'est fait connaître, la profondeur de champ d'un espace mental.

Bloc d'aluminium fuselé comme une étrave de sous-marin, surmonté d'une crête en fer forgé et rehaussé de sphères de céramique, surfant sur un socle en bois strié, Goodbye Sunny Dream de WILFRID ALMENDRA (né en 1972 à Cholet ; vit et travaille entre Cholet et Paris), sorte de vaisseau viking customisé rock, impose sa présence mystérieuse dans l'espace.

Comme un écho aux piques couvrant la précédente œuvre, Justicia de MARCO BOGGIO SELLA (né en 1972 à Turin ; vit et travaille à New York), panneau mural hérissé de pointes menaçantes et peint d'une peinture automobile vert métallisé, se pose comme une évocation allégorique de la justice.

In My Dream There Were Three Different Doors de JAMES HOPKINS (né en 1976 à Stockport, Angleterre ; vit et travaille à Londres) est une sculpture composée de trois portes de récupération imbriquées sur le modèle d'un casse-tête japonais du 10ème siècle. L'artiste prive ainsi les portes de leur fonction et les transforme en un obstacle, labyrinthe onirique aux accès aussi nombreux qu'impraticables.

Avec Tandem Jan KLIMEŠ (né en 1980 à Brno, République Tchèque ; vit et travaille à Brno) propose une version toute particulière et pleine d'ironie d'un vélo pour deux, littéralement composé de la greffe absurde de deux bicyclettes.

Dans la logique du travail sculptural de (dé)construction de points de vue sur l'espace de Sébastien Vonier (né en 1975 à Ploemeur, France ; vit et travaille à Rennes), Main courante suggère les contours d'un escalier fantôme et propose une nouvelle perception de l'espace dans lesquelles l'absence, la disparition et l'invisible jouent un rôle essentiel. Amplifiées par le vide qui l'entoure, cette sculpture aux formes familières devient ainsi un dispositif permettant d'échafauder toutes sortes de scénarios en creux.

Enfin, dans une seconde salle, MARC BIJL poursuit son questionnement iconoclaste des symboles et des codes du pouvoir, qu'il soit politique, religieux ou marchand, en présentant Symbolic 4 (Bluetooth), soit trois symboles Bluetooth géants carbonisés et une vidéo montrant leur embrasement, non sans évoquer les croix enflammées par le Ku Klux Klan de sinistre mémoire.