Nico Vascellari
29/11/2012 > 21/02/2013

Vernissage le 29/11/2012, de 19h à 21h

Pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie, NICO VASCELLARI poursuit son travail d'expérimentation entre installation, sculpture et environnement sonore, rendant compte d'un lien très fort, quasi chamanique, à la nature.

Le point de départ est un endroit mystérieux de la forêt du Cansiglio, dans le nord de l'Italie, proche du lieu dont il est originaire et qui le fascine depuis son enfance : le Bus de la Lum, un gouffre de 158 mètres de profondeur entouré de légendes macabres et sataniques. Son nom, littéralement, en dialecte, "puits de la lumière", vient des dégagements gazeux liés à la décomposition des carcasses d'animaux morts, accidentellement tombés au fond ou jetés là par les villageois ; ces dégagements irradient les arbres alentour d'une lumière irréelle, et étaient interprétés au Moyen-âge comme la manifestation de rituels de sorcellerie.

L'artiste relie ce lieu fascinant à un autre qui l'est tout autant : Darvaza, ou "la Porte de l'Enfer", au Turkménistan. Si ce second cratère, d'une cinquantaine de mètres de diamètre, a été créé accidentellement par l'homme, sa combustion, continue depuis 1971, est alimentée naturellement. En effet, en 1970, une équipe soviétique de prospection, réalisant des forages à la recherche d'un gisement de gaz, perce accidentellement une cavité souterraine, créant ainsi un trou béant dans le sol de cette région désertique ; par mesure de sécurité, les autorités décident de mettre le feu aux gaz qui émanent du puits. Les géologues estimaient alors que la combustion ne devaient durer que quelques semaines ; le puits brûle sans interruption depuis.

NICO VASCELLARI explore ces deux lieux, aux formes similaires mais aux histoires bien différentes, l'un pouvant représenter l'entrée et l'autre la sortie d'une sorte de boyau maléfique et flamboyant. Il les a filmées, l'un du fond vers le haut, l'autre de manière circulaire, et a ensuite superposé les images.
La vidéo ainsi obtenue est projetée en double, de part et d'autre de l'espace d'exposition, sur une forêt de structures, mi-sculptures mi-écrans, déformant et réfractant l'image, et renvoyant sur les murs des formes alternant entre ombres et lumières.

L'exposition est bercée par un chœur de voix lancinantes, composé par NICO VASCELLARI et le musicien Ghedalia TAZARTES, et traversée par un dispositif lumineux et instable créant un environnement de clair-obscur et de sensations quasi mystiques propres aux lieux dont l'artiste s'est inspiré. Des collages, réalisés à partir de pages de magazine passés à l'acide et prélevés à l'aide de scotch, rythment également l'espace comme autant de paysages abstraits extraits de cet univers occulte.

NICO VASCELLARI est né en 1976 à Vittorio Veneto, Italie, où il vit et travaille. Il a bénéficié de nombreuses expositions personnelles, dont dernièrement au Macro (Rome), au Marina Abramovic Institute (San Francisco) et au Museion (Bolzano). Son travail a également été montré dans de nombreuses expositions collectives, parmi lesquelles au Pinchuck Art Centre (Kiev), au Magasin (Grenoble), à la Tate Modern (Londres), à la Kunsthaus Graz, ou bien encore à la 52ème Biennale de Venise.